Banalisation du mal
- Caroline Nicoulaud
- 20 sept. 2024
- 2 min de lecture

Elle est le visage de celles que l’on croit, de celles qui ont osé porter cette jupe, de celles qui ont prit ce métro « trop » tard, de celles qui ont n’ont pas eu le choix, de celles qui étaient encore en train de jouer aux Barbies ou au foot, de celles qui ont juste marché à cet endroit au « mauvais » moment, de celles qui se sont simplement contentées de respirer, mais peut être que ça aussi c’était trop, n’est ce pas ?
Parce qu’il n’y a pas de justifications, pas de circonstances atténuantes.
Non, ta jupe n’était pas trop courte,
Non, ton maquillage n’était pas une invitation,
Non, cette robe n’était pas trop moulante,
Non, ton rouge à lèvres n’était pas de trop.
Oui, ta jupe t’allais très bien,
Oui, ton maquillage était incroyable,
Oui, cette robe était parfaite sur toi,
Oui, ce rouge à lèvres était beau.
Parce que classé sans suite ne veut pas dire innocent.
Parce que le manque de preuves ne veut pas dire qu’il ne t’es rien arrivée.
Pas tous les hommes, et pourtant.
Et pourtant, chaque femme de nos familles, nos mères, nos tantes, nos grands mères, nos cousines, nos soeurs, a une sordide histoire à raconter, sur les hommes.
Et pourtant, on a encore jamais vu une femme droguer son mari pour le faire violer par près d’une centaine d’hommes via une annonce sur internet.
Et pourtant, une femme sur six fait son entrée dans sa sexualité par un viol.
Et pourtant, un pour cent des viols sont condamnés en France.
Parce qu’un viol, ce n’est pas qu’un moment, c’est une vie volée.
C’est des centaines de rendez-vous chez les spécialistes pour comprendre le vaginisme.
C’est un corps avec des bloquages.
C’est une confiance perdue, une valeur arrachée, un amour propre dérobé et une privation de liberté.
C’est une vie de thérapie, une vie de peur, une vie de sursauts, une vie de mal être, une vie de questionnements, une vie qui n’en est plus une.
C’est essayer, tant bien que mal, de vivre avec.
Le corps est marqué à vie, et l’esprit aussi.
Merde
C’est tellement vrai et les lois de notre pays ne condamnent pas assez fort tous ces comportements déviants. Quelle injustice …