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Mon Eliot

                   




  La solitude étant si présente, plus présente que jamais, je m’efforce de ne pas être distraite par un homme qui viendrait hanter mes pensées.

Alors le projet était simple, ne plus parler aux hommes, ne plus aimer et surtout, ne plus parler à mon premier amoureux.


Parce que de toutes évidences, j’étais bien la seule à prendre soin de mon coeur. Parce que personne me dirait « je t’aime », parce que personne me tiendrait la main, parce que personne n’assumerait de sortir avec Caroline Nicoullaud. D’accord.


Quand je suis triste, j’imagine mon homme idéal. Peut être que c’est ridicule, peut être que c’est pathétique mais je m’en fou. Au point où j’en suis, de toutes façons.

J’ai donc imaginé Eliot. Eliot était gentil. On se rencontrerait dans l’avion.

Oui, j’ai peur de l’avion, alors que mon cher et tendre père est pilote. Il me dira tous les jours de ma vie à quel point l’avion était le moyen le plus sûr du monde, peu importe. Depuis le Rio-Paris, je n’arrêterais pas d’avoir peur.

Mon père me dira également que le ciel est le plus beau bureau du monde, peu m’importe, j’ai peur. De toutes façons j’ai peur de tout.

J’ai peur de tout mais promis, j’essaie. J’essaie de jouer, j’essaie de monter sur scène, promis juré j’essaie tout. J’ai même essayé d’être prise dans cette école. Et bref, je m’égare.


Je n’ai pas peur d’imaginer mon Eliot. Eliot serait l’homme le plus drôle, le plus gentil et surtout le plus surprenant.

Eliot saurait me faire rire quand je n’aurai plus envie de rire, quand plus rien ne me ferait sourire.

Je vous donne une exemple.

Un jour, nous serions au restaurant, admettons un restaurant italien.

Il ne serait pas fou qu’Eliot soit dans la cuisine à sympathiser avec le cuisinier pour apprendre à me refaire ces pâtes que j’ai tant aimées.

Vous voyez qui est Eliot ? Non, vous ne voyez pas.

Eliot serait capable, du jour au lendemain, d’apprendre la mandoline, juste pour me jouer quelque chose pour me remonter le moral.

Bref, Eliot est trop bien. Trop bien pour moi et surtout il n’existe pas.

Eliot est l’incarnation d’un homme irréaliste qui me plairait.

Eliot serait un homme qui me ferait jamais peur. Contrairement aux autres.


Mais le fait est que, quand j’étais petite, je n’imaginais pas Eliot.

Quand j’étais petite, j’imaginais Léa, Manon, Marine, Marie, pas Eliot.


Et si Eliot ne s’appelait pas Eliot ?

C’est si difficile à expliquer, hein ? C’est aussi difficile à expliquer que ce que j’ai ressenti pendant la prestation d’Angèle à la cérémonie de clôture des JO de Paris.


Un jour j’irai à cette manifestation, un jour j’aurai ce drapeau dans le dos. Et ce jour là, je serai moi.


Parce que je suis un ensemble d’émotions, un ensemble aussi joli que compliqué. Est ce si difficile à comprendre ? Pourquoi est ce si difficile à dire ? Pourquoi ?


Pourquoi est ce si facile de pleurer pour un casting mais pas en séance avec ma psy ? Pourquoi est ce si difficile d’évoquer son prénom ?

Pourquoi suis je si fermée à l’idée de seulement pleurer ?

Eliot, lui, pleurerait. Ou Léa, ou Manon, ou Marine, ou Marie, elles pleureraient, elles.


En fait, c’est simple, Eliot n’existe pas.

 
 
 

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